Show à la chinoise

Publié le 27 Octobre 2013

Show à la chinoise

L'incendie de ma bouche passé, nous avons rendez-vous devant la salle de spectacle du campus. Tels des VIP, une de ses amies russe nous fait entrer facilement. Tandis que nous prenons place sur des sièges nous étant réservés - ou comment se sentir privilégié - j'observe la salle. On se croirait dans un show télévisé : une affiche recouvrant le mur du fond indique qu'il s'agit de la Peking University (PKU) Singing Competition 2013, des caméras sont braquées sur la scène, deux écrans diffusent des PowerPoint - dignes d'un élève de lycée - tandis que les quatre présentateurs vérifient les micros. Sur le dossier de chaque siège, des mains en plastiques permettant d'applaudir - mes oreilles souffrent encore du boucan occasionné.

Il est 18h30. Tout le monde a sans doute déjà mangé et les lumières s'éteignent. Nos quatre amis débarquent sur scène sous une foule d'applaudissements. C'est à ce que moment que la solitude commence. Mis à part quelques mots en anglais, la totalité du discours est en chinois - normal me direz vous. Je me réfère donc à la réaction du public, des juges et des chanteurs pour comprendre ce qu'il se passe vraiment. Un spectacle muet me ferait le même effet.

Les jeunes artistes se succèdent sur scène et j'avoue avoir un faible pour deux groupes en particulier - groupes qui seront les finalistes. Je reste cependant mal à l'aise quant à la tenue très osée d'une des présentatrice : jupe extra - beaucoup trop - courte et hauts - très hauts - talons. Mis à part ce détail - qui ne semble gêner que moi - je dois avouer que les Chinois ne font pas les choses à moitié. Je suis très impressionnée par les moyens mis en oeuvre pour cette soirée.

La compétition est rude, les jurys prennent leur rôle très au sérieux et le public applaudit à tout rompre après chaque performance. Je me laisse totalement prendre au jeu, heureuse d'être immiscée au coeur de la culture chinoise, et ne vois pas les trois heures passer. Seuls rappels à l'ordre, les bâillements incessants qui me prennent soudain. Je commence à payer mon long voyage et le décalage horaire.

Le spectacle touche à sa fin, les quatre coréens sont vainqueurs. Ils terminent leur remerciement par une danse - qui ressemble farouchement à celle de Psy - et les lumières se rallumants. Nous courrons dans l'air froid en direction de la chambre, et du lit - la destination ultime. Le sommeil n'attend plus.

Rédigé par Bouriaud Manon

Publié dans #北京

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