30 heures de voyage-retour

Publié le 3 Novembre 2013

2h20. Bip bip bip bip. Mon réveil sonne et je suis sonnée. Tandis qu'il est encore dans un sommeil profond, je vais me préparer et terminer ma valise. Il est maintenant 2h35, et elle est fermée. Définitivement. Une dernière inspection de la chambre et nous la quittons. Tout le monde dort à cette heure - même la réceptionniste que nous réveillons - et pas une lumière ne nous éclaire. Égoïstement, je laisse rouler ma valise. Mais je n'ai à cet instant aucune force. Le conducteur de taxi nous attend déjà devant l'entrée. Le temps de régler quelques détails et nous voilà partis. Pour de bon.

La rue est déserte et je l'observe sous cet angle que je ne connaissais pas encore. Dans mes pensées, je sursaute soudain. Une femme me propose des baozi tout chauds. A-t-elle conscience qu'il est 3 heures du matin et que non, je n'ai pas faim ? Nous rejoignons le taxi, je m'installe à l'arrière du côté droit. Je remarque que de nombreuses voitures de polices sont garées le long de la route. Je comprends enfin d'où me vient cette sensation de sécurité à toutes heures de la nuit et du jour.

3h45, Aéroport de Pékin, Terminal International 3. Les seules personnes présentes sont les employés et les passagers de mon vol. J'enregistre rapidement ma valise - directement pour Paris CDG cette fois - et nous partons prendre un petit déjeuner. Un muffin au chocolat n'a rien de chinois, mais il satisfait parfaitement ma faim matinale. Nous discutons mais la tristesse est palpable. Je hais ces moments.

5h. Je réalise qu'il n'est que 22h en France. Et il est temps de se dire au revoir. Je vous passe cette scène dramatique, digne d'un film romantique que les filles aiment tant - et un stéréotype, un ! Je franchis la ligne jaune et me dirige vers l'escalator. Je me retourne une dernière fois, agite la main et me force à sourire. À dans deux mois.

Se réveiller à Pékin, s'endormir à Strasbourg

Se réveiller à Pékin, s'endormir à Strasbourg

À 6h45, nous décollons. Maintenant que suis dans cet avion - et définitivement partie - je souhaite que le voyage de retour se passe le plus possible. Les 10 heures d'avion jusqu'à Zurich passent relativement vite. Le temps pour moi de dormir 3h30, de regarder 3 films - ou comment s'abrutir devant un écran - et de manger. Parce que quitte à prendre de grandes compagnies, autant profiter des boissons/déjeuners/dîners/snacks gratuits et à volonté !

J'arrive à 10h40 à Zurich, heure locale. Pour moi, la journée est déjà longue alors qu'elle ne fait ici que commencer. Je profite de l'heure gratuite d'accès à Internet pour retrouver l'usage de Facebook et faire les comptes - heureusement, la situation n'est pas catastrophique. Suivent près de 5 heures d'attente dans l'aéroport que je trouve vieux, ringard et triste. Je regrette de loin celui de Vienne, ses grandes baies vitrées et ses gros fauteuils confortables - en cuir, s'il vous plait. À 17h40, je décolle à nouveau.

18h05, je suis à Paris. Arrive le moment de suspens tant redouté : ma valise aura-t-elle survécu au voyage ? L'attente est longue et la tension monte. Mais soudain, miracle ! Elle se présente à moi - et mes clés aussi par la même occasion - et je la récupère. Destination Gare de l'Est. À 20h55, je quitte la capitale. Je lutte pour regarder la fin de mon film - je n'en peux plus - et m'endors très rapidement. Réveil en sursaut. Je m'habille, range mes affaires et me rue devant la porte du wagon. À peine ouverte, je cours, valise et sac en mains vers l'arrêt de métro. "3 minutes" indique le panneau. Je dévale les escaliers - bien que je sois à bout de force - et prends place à l'avant. Je regarde le paysage urbain strasbourgeois défiler sous mes yeux. Tout me semble bien vide et bien triste.

23h30, mes clés tournent la serrure et je rentre chez moi. Enfin. Ma première sensation est d'être heureuse de retrouver mon appartement et l'odeur des bougies. Or, celle-ci ne dure que quelques secondes. Avant d'être remplacée par une tristesse profonde, mêlée à une fatigue accumulée depuis plus d'une semaine. Mon corps s'endort finalement à Strasbourg, mais mon esprit est resté à Pékin. Il me semblait bien avoir oublié quelque chose...

Rédigé par Bouriaud Manon

Publié dans #北京

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