Night Owl Halloween

Publié le 1 Novembre 2013

Le couple d'Halloween, Zhongguanyuan Global Village PKU, Pékin

Le couple d'Halloween, Zhongguanyuan Global Village PKU, Pékin

La pause tant attendue ne dura qu'une petite demi-heure. Le temps de récupérer des affaires et nous partons pour 五道口 (Wudaokou) - le quartier pour sortir à proximité des universités. Il est 16h et nous sommes motivés : ce soir, nous fêtons Halloween. Nous voici donc à la recherche de costumes. En vain. Après avoir parcouru tout le quartier, vu des dizaines de magasins et marché dans le froid pendant 2 heures, il est difficile de réaliser que nous sommes le 1er novembre. Autrement dit, plus aucun déguisement nulle part. Je le regarde, il me regarde, nous abandonnons. Mes pieds et mes jambes me font terriblement souffrir et je commence à me demander comment je vais tenir la soirée.

Arrivés à la cité universitaire, nous retrouvons Polonais et Russes en pleine préparation. Je constate avec soulagement que leurs costumes ne sont pas très élaborés - ou alors trop osés à mon goût. Une dernière solution s'offre à moi et je la prends : le maquillage. Du noir, du rouge, du blanc, des cheveux ébouriffés et le tour est joué ! À son tour. Dans son beau costume, il ressemble désormais à un mort-vivant. Tout le monde s'affaire pour les retouches de dernière minute et nous voilà partis.

Il est 19h15, nous montons dans un taxi jusqu'à Wudaokou. Là, un détour pour l'achat de bières s'impose et nous allons prendre le car. Au passage je croise des costumes totalement improbables - comme un homme en robe noire et chaussons imitation pattes d'ours et un chapeau de sorcière, ou ces quatre garçons en vaches. À 19h50, nous sommes tous bien installés au fond du car - parce que c'est toujours là qu'il y a le plus d'ambiance. À l'arrière, ça parle français, anglais, chinois et russe. Je regarde l'ensemble du car et suis heureuse d'être là. Ma première soirée chinoise.

La première heure se passe tranquillement, mais je commence à me questionner sur la durée du trajet. Après une petite concertation les réponses sont variées : 1h, 2h, 3h. Je commence à avoir peur... Nous apprenons au final que nous nous sommes engagés pour 2h45. Grosse désillusion. Si certains s'amusent, la plupart des passagers dorment à point fermés tandis que d'autres ressentent une terrible envie d'aller aux toilettes - et ce n'est pas faute d'avoir essayer de trouver une solution.

Il est 23h passées et nous arrivons. Enfin. L'excitation est palpable lorsque le car passe le portail. Au loin, j'aperçois le château illuminé - exactement comme sur l'affiche. La "meilleure soirée d'Halloween au monde" se déroule sous nos yeux. La descente du car se fait à la vitesse éclair et chacun se presse vers l'entrée. Nous nous laissons guidés par le son de la musique. Notre mission ce soir est de ne pas nous perdre. Autant vous dire que dans ce genre de soirées, c'est tout juste impossible.

The Electric Castle Halloween Party, Tianjin

The Electric Castle Halloween Party, Tianjin

À peine arrivés, nous sommes tous pris d'une folle envie de danser. Je ne peux résister à cette musique entêtante qui joue - les basses font trembler le sol et mon corps par la même occasion. D'un commun accord, nous décidons d'entrer dans château en question. Si venir jusqu'ici n'a pas été facile, aller à l'intérieur l'est encore moins. 30 minutes - au moins - s'écoulent entre le moment où nous récupérons bracelet et jetons et celui où nous mettons les pieds dans le hall d'entrée.

Cette soirée est la plus folles de ma vie et je doute que je recommencerai un jour. Je suis frappée par la beauté du bâtiment mais aussi - et surtout - par la foule amassée à l'intérieur. Nous effectuons une petite visite : salle principale de concert, salle de jeu - 4 Wii et des dizaines de joueurs - un lounge, un vestiaire, un bar/restaurant. Libérés de nos affaires, la piste de danse s'offre à nous. Je pense n'avoir jamais dansé comme je l'ai fait ici - Patrick Swayze en tomberait de sa chaise. Je m'amuse comme jamais. Je fais abstraction totale des gens autour de moi - je ne les reverrai jamais - et profite comme il se doit.

À 1h30 et après avoir englouti deux cupcakes, fatigués de cette danse acharnée et seuls - je vous avais dit que c'était impossible de rester groupés - nous testons la salle lounge. Assis tous deux dans un fauteuil, j'observe les gens dans la salle - et suis choquée par la tenue légère de bon nombre de filles.

Soudain, mes yeux s'ouvrent d'un coup. Je regarde autour de moi et suis perdue. Je le regarde, il dort. Je regarde son portable, une heure est passée. Je le réveille et nous partons à la recherche des autres. En vain. Je retrouve le Polonais de façon inespérée, croisé dans un couloir. Il me dit : "C'est la soirée la plus folle de ma vie. Je ne comprends même pas ce qui vient de se passer". Je le regarde et souris. Le trio prend ses affaires et sort du château. Nous sommes exténués et ne souhaitons qu'une chose : un car pour rentrer. Encore une fois, il nous faudra attendre plus d'une heure, transis par le froid et entourés de costumes ayant mal supporté la soirée.

À 4h, nous montons dans un car - ENFIN - et nous installons aussi confortablement que possible. Le sommeil ne se fait pas prier et c'est un car fantôme qui roule vers Pékin - on reste dans l'ambiance jusqu'au bout. Tout à coup, il s'arrête. Les gens qui descendent n'ont pas meilleure mine que moi. Imaginez une quarantaine de jeunes maquillés et déguisés, les yeux plein de sommeil et encore fatigués. Pour peu, on aurait pu nous prendre pour des morts-vivants.

Il est 7 heures, il fait terriblement froid et nous sommes perdus. Une dame me regarde bizarrement. Je regrette alors d'avoir fait des trous - tout à fait volontairement - dans mon collant la veille. Je mets ma grande capuche et me cache aussi loin que possible dans mon manteau. Je le suis, sans un mot. Nous marchons, prenons un bus puis un métro. À la sortie près de Tian'anmen, je constate que la pollution fait encore des siennes.

Il est maintenant 8h30. J'ai trouvé le courage de prendre une douche et de me démaquiller. Je me hisse jusque sur le lit et me blottis dans ses bras. Décidément, ce fut la soirée la plus folle que j'ai connue. Entre déception et incompréhension totale, je m'endors. Profondément.

Rédigé par Bouriaud Manon

Publié dans #北京

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