3 lieux, 3 ambiances

Publié le 30 Octobre 2013

Musée de la Capitale, Pékin
Musée de la Capitale, Pékin

Musée de la Capitale, Pékin

Réveil tranquille et préparation des valises : aujourd'hui nous déménageons. Fini la cité universitaire - et la galère permanente des douches - et bonjour l'auberge de jeunesse ! Nous décollons vers 10h, achetons au passage ces fameux petits pains sucrés et direction le métro. Arrivés à destination, j'aperçois sur ma droite la célèbre place Tian'anmen mais souhaite garder la surprise pour plus tard. La pollution - aujourd'hui très forte - m'empêche de l'appréhender dans toute sa longueur. Pour la bonne cause.

Les affaires sont déposées, et alors que nous nous dirigeons vers notre prochaine visite, j'affiche un large sourire. Après la traditionnelle balade en métro, nous faisons face au Musée de la Capitale - le Musée National ne valant pas un tel détour selon ses dires, et je lui fais confiance. D'extérieur, le bâtiment est imposant. De l'intérieur, il est splendide. L'architecture moderne et épurée donne cette impression de grandeur qui me laisse sans voix. De parts et d'autres, des escalators montent et descendent les nombreux étages. L'ensemble de la structure est lumineuse et offre une belle vue sur les quartiers avoisinants.

Et c'est parti ! 2 heures environ d'immersion au coeur de la culture chinoise. Je parcours - l'appareil photo en mains - les différentes salles et découvre les incontournables de mes propres yeux : calligraphie, pierre de jade, peintures, vases Ming, reliques bouddhiques, pagodes et autres bâtiments typiques. Je reste particulièrement sous le charme de deux calligraphies dont la beauté n'est plus à prouver et la grandeur - ainsi que la réputation -des vases de la dynastie Ming.

Nous terminons notre visite par une chronologie de l'histoire de Pékin. J'avoue qu'à ce stage, mon attention se fait de plus en plus défaillante. Mes jambes peinent à mes porter, les très nombreux chinois se pressent devant les vitrines et mon ventre commence à exprimer son mécontentement. Je traine des pieds - telle une enfant capricieuse - soupire, et jette l'éponge - comment suis-je censée comprendre des paragraphes entiers en chinois après 3 mois d'apprentissage ?

Dans la rue menant au Lac Houhai, Pékin

Dans la rue menant au Lac Houhai, Pékin

Musée de la capitale ? Fait. Prochaine destination ? Le lac Houhai. Moyen de transport ? Métro et marche. Motivation ? Au beau fixe. Faim ? Commence à se faire sentir.

À la sortie de la bouche de métro, nous trouvons rapidement l'itinéraire à suivre. Nous arrivons dans un quartier typique : de petits restaurants le long de la route, de nombreuses couleurs, des lanternes, des locaux. Je ne me lasse pas de contempler ce magnifique spectacle. Ce lieu a un je-ne-sais-quoi qui lui donne un charme inouï. Peut-être la précarité qui y est frappante - on sent que la Chine demeure un pays en voie de développement.

Nous prenons soudain la rue sur la gauche et débouchons sur un nouveau hutong. Celui-ci beaucoup moins commerçant et est majoritairement composé d'habitations - que je suis tentée de qualifier "de fortune". Tandis qu'il prend des photos, je reste choquée quand à l'état de délabrement d'une entrée donnant sur une cour. Et tandis que je m'apprête à le lui faire remarquer, une vieille dame passe devant moi - tout en me jetant un regard noir - avant de s'engouffrer dans ladite entrée. Quelque peu honteuse, je décide de tracer ma route et me promets de ne plus juger ainsi.

Le Lac Houhai et ses baigneurs courageux, Pékin
Le Lac Houhai et ses baigneurs courageux, Pékin
Le Lac Houhai et ses baigneurs courageux, Pékin

Le Lac Houhai et ses baigneurs courageux, Pékin

Au bout de la rue, le voici qui s'étend à perte de vue sous un soleil déclinant. Le lac Houhai vaut le détour, j'en suis maintenant persuadée. Je suis charmée par les saules pleureurs dont les branches tendent à effleurer l'eau, le calme ambiant - du moins dans cette partie - et la couleur - bien que tirant sur le vert - de l'eau. Lieu romantique par excellence, je profite de cette balade à ses côtés.

À quelques centaines de mètres, il est possible de ressentir une certaine agitation. J'aperçois des couleurs vives, celles des façades de restaurants et autres boutiques qui se succèdent. Nous arrivons dans une partie plus animée, sans doute la plus fréquentée, et nous prenons finalement place dans un petit bouiboui - toujours choisir son restaurant en fonction des plats que l'on voit sur la table voisine. Je découvre les jiaozi - pour le plus grand plaisir de mes papilles - et nous dégustons - ou plutôt dévorons - également un mianbao (une galette de pain) très bien assaisonné et un plat de nouilles sautées aux légumes.

Il est presque 16h, et le soleil commence déjà à se coucher. Une balade digestive s'impose et elle débute sous les "hallo" insistants destinés aux touristes que nous sommes. Le soleil se reflète sur le lac et je ne peux m'empêcher de sourire quant à la beauté du paysage. Sortis de nulle part, j'aperçois au loin un groupe de personnes rassemblées près de la rambarde. Je m'approche et comprends soudain ce qu'il se passe : une dizaine de grands-pères en slip et bonnet de bain se succède pour plonger dans le lac avant d'entreprendre la traversée jusqu'à l'île - au centre du lac. Parcourue d'un frisson, je les regarde d'un air amusée et admirative.

Nanluogu Xiang, le meilleur hutong de Pékin
Nanluogu Xiang, le meilleur hutong de Pékin
Nanluogu Xiang, le meilleur hutong de Pékin

Nanluogu Xiang, le meilleur hutong de Pékin

Le tour du lac est achevé mais notre journée est loin d'être finie. L'envie de découvrir Pékin est plus forte que la fatigue de mes jambes, et me porte jusqu'au prochain quartier.

Nanluogu Xiang est réputé pour être le meilleur hutong de Pékin - et je peux maintenant validé cette idée. Les rues se font de plus en plus sombres et les lanternes s'allument au fur et à mesure, offrant une ambiance inégalable. La disposition des rues est ici comparé au squelette d'un poisson, et l'artère principale reste la plus intéressante à visiter. Nous marchons d'un pas lent, je m'imprègne de l'atmosphère, observe avec minutie les différentes vitrines, salive à l'odeur des brochettes et prends de nombreuses photos.

Après quelques achats, nos corps s'affalent sur un canapé tandis que nos bouches sirotent une boisson fraiche. Au fond de la salle, un homme chante tout en jouant du synthétiseur. Je n'irais pas jusqu'à dire que j'aime la musique, mais les vocalises qu'il effectue parfois me font sourire. Je réalise tout à coup que personne ne l'applaudit depuis le début - et personne ne le fera. Je n'ose une telle action, préférant me fondre dans la masse.

La prochaine activité se devine aisément : manger - pour changer. Ce soir, nous optons pour des brochettes - à petit appétit, petit dîner. Les épices relèvent le goût de la viande - s'il y en a vraiment un - et je me régale.

Nous nous dirigeons vers le métro et réalisons soudain qu'il est tôt - le fait qu'il fasse nuit me fait perdre mes repères. Nous profitons donc de cette occasion pour découvrir un hutong voisin du nôtre. Nous passons près de la Porte du Devant. La rue qui s'offre devant moi me fait étonnement penser à celle de Disneyland Paris - allez savoir pourquoi. Je prends conscience que tout ce qui me rappelle ici l'Occident me rebute. Je veux du dépaysement total. Et c'est ce qui m'attend dans le quartier du Dashilar dont l'entrée est juste à droite.

Je retrouve avec grand plaisir les petites boutiques, les vendeurs de rue - et les odeurs qui vont avec - l'architecture typique. Nous nous perdons dans les petites rues. Et pour la première fois de ma vie, je n'ai pas peur lorsqu'une ruelle n'est pas éclairée, je ne crains pas les quelques personnes que nous croisons. Je me sens en totale sécurité. Tandis que nous marchons main dans la main dans le froid, j'observe les habitants aux alentours.

Nous voilà maintenant à l'auberge. Et alors que je tente d'imaginer l'intérieur des maisons que je viens de voir, je m'endors dans cet immense lit.

La 前门 (Porte du Devant) et le Dashilar, Pékin
La 前门 (Porte du Devant) et le Dashilar, Pékin

La 前门 (Porte du Devant) et le Dashilar, Pékin

Rédigé par Bouriaud Manon

Publié dans #北京

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