Fête nationale à demi-mesure

Je me réveille en étant relativement bien reposée. Étonnant, car j'ai senti les ressorts du lit toute la nuit et nos voisins sont carrément bruyants. Bruit de sac plastique. Soupir digne d'un boeuf à la campagne. Grincement de porte, puis porte à moitié ouverte qui laisse passer des bribes de conversation dont je ne cherche même pas à comprendre le sens. Je finis par réveiller Damien la marmotte et on se prépare pour partir. Dehors, le temps est bien mieux que la veille, mais pas de grand ciel bleu à l'horizon.

On ne m'avait donc pas menti : le nouvel et le 9 mai sont les deux plus grandes fêtes célébrées en Russie. La fête nationale est ici bien sûr célébrée, mais dans de moindres mesures. Sur la place du Kremlin, un concert est en préparation.

Les festivités ne commencent qu'en début d'après-midi. Nous effectuons un arrêt obligatoire par les arches aperçues la veille et prenons place sur un banc. Je me laisse porter par les notes de blues pour oublier le froid qui me glace le visage.

On reprend notre promenade sur l'autre rive de Veliki Novgorod. On y voit des arbres, des églises, des chats, des arbres, des églises, des chats, une vieille carcasse de maison, une sublime demeure, et bien évidemment des arbres, des églises, des chats.

Loin des quartiers touristiques, nous découvrons une autre facette de la ville. Un visage plus pauvre et déserté. La veille, nous avions aperçu de loin de vieilles usines désaffectées, image d'une ville d'où les habitants sont partis, très probablement faute de travail et d'argent. Et à bien y regarder, je me demande quelles sont les sources de richesses et de croissance de cette cité de l'Anneau d'Argent, hormis quelques touristes dont la TRÈS grande majorité sont Russes.

Comme pour jeter une ombre à ce tableau, le ciel se couvre. Encore plusieurs heures à tuer avant de prendre le car vers notre prochaine destination. Heures que nous passerons à ne rien faire, pour nous changer du rythme quotidien effréné.